Madame la Ministre

Madame la ministre et les élections

Ce soir, vers dix heures, les médias acclameront notre nouvelle figure de proue. Ce sera avec joie ou humour mal placé que le nom du nouveau parti représentant notre Québec résonnera à toutes les stations de radio. Notre droit de vote est extrêmement important en tant qu’électeurs, c’est pourquoi je tiens à rédiger ce message. J’entends souvent des jeunes gens de mon entourage dire ne pas comprendre la politique ou ne pas s’en intéresser, ce qui me mène à ma première réflexion:

Quelle est l’image populaire que la population reçoit de la politique? Nous pouvons toujours lancer notre frustration sur les médias, mais il ne faut pas oublier que c’est avant tout à l’individu de choisir ses sources et l’information qu’il juge véritable. C’est vrai que la politique actuelle peut créer un sentiment d’impuissance chez certaines personnes. Cette année, j’ai rencontré les candidats provinciaux de ma région et deux d’entre eux ont suggéré vouloir impliquer la population dans la politique. Sans dire de noms, madame Landry et madame Vigneault semblaient le dire comme si ce n’était que normalité. Cela démontrerait donc que notre impuissance politique dépend uniquement de nous. Si tout le monde votait et donnait son appui ainsi qu’un peu plus de son temps à la politique, la province serait réellement à l’image de ses citoyens. Certes, ces pensées sont fortement utopiques, mais ce n’est pas sans espoir que je les formule. Je profite de mes pensées optimistes et pas encore totalement désillusionnées de la politique pour publiquement croire en une nouvelle forme de politique coopérative. Favorisant l’échange entre les ministres et le public, cette nouvelle forme de démocratie mêlerait multimédia et déplacements réels. C’est sans vouloir trop m’avancer sur ce sujet que je vais m’arrêter ici pour l’instant, peut-être en parlerai-je éventuellement. Bref, je crois en effet que ces initiatives peuvent être une cause de changement du point de vue de certaines personnes.

 

Ceci étant dit, aller voter n’est pas simple. Cela implique beaucoup de facteurs si cet acte est pris au sérieux. S’informer au minimum est une nécessité, mais après avoir analysé les programmes politiques, il faut se construire une opinion politique. De mon point de vue, l’opinion politique devrait être basée sur ses valeurs et pas uniquement sur la multitude d’informations soi-disant objectives mises à notre disposition. Bien sûr, cela reste une notion de base extrêmement simple. Allons donc dans ce qui est un peu plus fin et demande beaucoup de patience, les débats politiques. Je ne me dirais pas experte, loin de là. Malgré tout, j’en ai tenu quelques-uns avec mes parents. À leur surprise, je m’affirmais sur mes prises de position. Nous avons malheureusement un point de vue trop similaire, faute d’habiter sous le même toit. Ces débats ne m’ont donc pas sustentée. J’avoue avoir fait de beaux yeux à maintes reprises à mes amies pour que nous en partagions, mais elles n’ont jamais succombé.

 

J’ai pourtant assisté à un débat entre mes collègues de travail, mais mon opinion n’était pas prise au sérieux et mes paroles étaient coupées dès que j’ouvrais la bouche. Cela m’a  remplie d’amertume envers les échanges politiques, qui sont apparemment impossibles à mon âge. Je peux comprendre que, ne pouvant voter, les élections ne me concernent pas totalement, mais je m’oppose totalement à cette croyance. Je devrais justement m’en soucier davantage, question de savoir encore mieux où me situer pour les prochaines élections qui me seront destinées. Je prends le futur du Québec très au sérieux et c’est par plaisir que je prends le temps de me forger une opinion politique d’avance, pour qu’elle ait le temps de maturer.

 

À vrai dire, je me sens impuissante. Impuissante de ne pouvoir voter, mais totalement compréhensive du pourquoi de la chose. Sur une note plus joyeuse, ce sont les derniers quatre ans où je me sentirai impuissante ou illégitime. En effet, aux prochaines élections, je serai une électrice reconnue par la société ainsi que majeure. Je suis certaine que je n’oublierai pas que ça ne prend que dix-huit ans pour devenir député. Alors, comment allez-vous vous impliquer?